Assurance habitation : les catastrophes naturelles creusent les inégalités entre assurés

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Les récentes intempéries meurtrières dans le Var, ayant causé trois décès et de nombreux sinistres, mettent une nouvelle fois en lumière la pression croissante qui pèse sur le budget des Français en matière d'assurance habitation. Selon une étude dévoilée par Meilleurtaux Assurances, ce poste de dépense devient de plus en plus difficile à assumer pour une part croissante de la population. Derrière la hausse des primes, ce sont des inégalités territoriales et sociales qui se creusent.

Une facture climatique en constante augmentation

Les événements climatiques extrêmes se multiplient et leur intensité ne cesse de croître. En 2023, les sinistres liés aux aléas naturels ont coûté 6,5 milliards d'euros aux assureurs. Pour les seuls premiers mois de 2025, les dommages provoqués par les cyclones Chido à Mayotte et Garance à La Réunion sont déjà estimés à 902 millions d'euros. Ces coûts se répercutent inévitablement sur les assurés, par une hausse généralisée des primes.

Des assurés contraints à l'arbitrage

Sous l'effet combiné de l'inflation et de la revalorisation de la surprime CatNat (passée de 12 % à 20 % en janvier 2025), les tarifs d'assurance habitation ont progressé de 8 % à 12 % cette année. Conséquence directe : 46 % des assurés hésitent désormais à déclarer un sinistre, tandis que 30 % y renoncent volontairement de peur de subir une augmentation de cotisation.


« Ce phénomène traduit une forme de renoncement à la protection. Faute de moyens, certains ménages privilégient des contrats réduits aux garanties essentielles, comme la responsabilité civile ou les dégâts des eaux », analyse Samuel Bansard, président de Meilleurtaux Assurances.

Face à cette situation, certaines villes prennent l'initiative de proposer des solutions collectives. Montreuil, Lille, Tourcoing, Créteil ou encore Paris ont lancé des démarches pour négocier des contrats d'assurance habitation à tarifs accessibles pour leurs administrés.

De fortes disparités territoriales

L'étude met en évidence des écarts importants entre départements. À garanties équivalentes, un locataire parisien d'un appartement de 40 m² paie en moyenne 134,17 € par an, soit 25 % de plus que la moyenne nationale (109,40 €). À l'inverse, dans la Sarthe, l'Indre ou le Morbihan, les primes peuvent descendre à moins de 94 € par an.

Les écarts se creusent aussi pour les logements plus spacieux. Un locataire d'un appartement de 70 m² devra débourser plus de 165 € par an dans les Alpes-Maritimes ou les Bouches-du-Rhône, contre 117 € en moyenne nationale, et seulement 93,92 € en Lozère.

« Le prix n'est plus le seul critère. Aujourd'hui, plus de la moitié des comparaisons d'assurance sont motivées par la recherche d'un bon rapport qualité-prix, et non du prix seul », souligne Samuel Bansard. Ce changement de comportement traduit une évolution vers une assurance perçue comme un bien durable et structurant.


Les propriétaires également touchés

Les propriétaires ne sont pas légalement obligés de souscrire une assurance habitation, mais ceux qui le font ne sont pas épargnés par les hausses. Pour une maison de 100 m² assurée à hauteur de 20 000 €, les tarifs peuvent aller de 205,66 € en Mayenne à 397,11 € dans les Alpes-Maritimes. Pour une maison de 145 m², les écarts sont encore plus significatifs : dans les Bouches-du-Rhône, la prime atteint 532,32 € par an, contre une moyenne nationale de 352,45 €.

« Les différences de tarifs sont directement liées à la fréquence et à l'intensité des sinistres dans chaque zone, mais aussi aux coûts de réparation ou de reconstruction », précise Samuel Bansard.

Vers un nouveau modèle de protection

Dans un contexte de multiplication des risques climatiques, il paraît peu probable de revoir les primes d'assurance habitation à la baisse. Pour autant, la résignation ne peut pas être une option. Il est nécessaire de renforcer la prévention, d'accompagner les ménages dans la protection de leur logement, et d'encourager les travaux de résilience.

Une assurance performante ne doit pas se limiter à indemniser. Elle doit aussi prévenir, anticiper, et s'adapter à une réalité climatique désormais durable.

En résumé

Ce qu'il faut retenir

  • Les catastrophes naturelles entraînent une hausse généralisée des primes d’assurance habitation (+8 à +12 % en 2025), accentuant les inégalités entre assurés.
  • De plus en plus de Français renoncent à déclarer leurs sinistres ou choisissent des formules de couverture minimale, faute de budget.
  • Des écarts tarifaires importants existent selon les territoires, poussant certaines communes à négocier des contrats collectifs pour protéger leurs habitants.
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