
Quand la géographie dicte les montants
En matière de couverture logement, le secteur géographique constitue un facteur clé dans la détermination des primes. Les contrats d'assurance ne sont pas établis de manière uniforme à l'échelle nationale, mais reposent sur une évaluation fine du risque local. C'est ainsi que l'Île-de-France figure en tête des régions les plus onéreuses, avec un tarif moyen mensuel dépassant 40 euros pour une maison, soit 0,33 euro par mètre carré. Suivent la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec des niveaux de primes similaires.
Cette hiérarchie tarifaire repose sur plusieurs paramètres, au-delà du seul critère de surface.
Les compagnies d'assurance adaptent leurs grilles de cotisation en fonction du profil de risque propre à chaque zone : fréquence des déclarations, coût moyen des indemnisations, types des sinistres observés.
Ainsi, les secteurs les plus exposés, qu'il s'agisse de catastrophes naturelles ou d'incidents d'origine humaine comme les intrusions, affichent des primes nettement plus élevées.
Risques climatiques : le Sud surreprésenté, l'Ouest encore épargné
Dans certaines régions, la multiplication d'événements extrêmes a fini par alourdir durablement le coût de l'assurance habitation. C'est notamment le cas du sud-est de la France, et en particulier de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Plus de huit habitants sur dix y ont déjà été touchés par un aléa naturel – un record à l'échelle nationale. Une telle exposition influe directement sur les charges supportées par les compagnies, qui répercutent ce niveau de risque sur le prix des cotisations.
À l'opposé du tableau, des zones comme la Bretagne ou les Pays de la Loire affichent des sinistres bien moins fréquents. En Bretagne, par exemple, seul un quart de la population aurait déjà été confronté à un événement climatique significatif. Le tarif moyen y chute à 0,21 euro par mètre carré, et la prime mensuelle d'un logement individuel reste sous la barre des 26 euros.
À couverture équivalente, l'écart entre deux assurés peut ainsi atteindre plusieurs dizaines d'euros par mois, en fonction de leur lieu de résidence.
Mais ces équilibres régionaux, longtemps considérés comme acquis, sont aujourd'hui menacés par les bouleversements environnementaux.
Vers une nouvelle cartographie du risque
À l'horizon 2050, les données prospectives bousculent les repères habituels. Le réchauffement climatique, déjà à l'œuvre, devrait aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes sur l'ensemble du territoire français. Les prévisions annoncent une augmentation de 85 % de la fréquence des sécheresses, et de 64 % des inondations.
Une telle intensification des aléas ferait mécaniquement évoluer la perception du risque, et donc les grilles tarifaires appliquées par les assureurs. Les zones historiquement stables deviendraient à leur tour des territoires à surveiller, avec des répercussions notables sur le coût de la couverture.