Depuis le début de cette année, les apprentis conducteurs ont la possibilité d’utiliser leur CPF (compte professionnel de formation) pour passer gratuitement leur permis moto sous certaines conditions. Depuis la mise en place de ce dispositif, les candidats éligibles se sont rués vers les écoles de conduite. Ce succès fulgurant a engendré un coût important pour l’État, qui envisage de le limiter.

Financement du permis moto via le CPF : le gouvernement envisage de restreindre l’accès à ce dispositif

100 millions d'euros de coût

Après l'arrêt prématuré du leasing social, lancé en janvier, mais suspendu après un mois en raison de sa popularité, une autre initiative récente semble également vouée à des restrictions significatives : le financement des formations au permis moto par le CPF.

Il faut dire qu'elle connaît un véritable engouement alors qu'elle représente une dépense totale estimée à environ 100 millions d'euros pour l'État.

En l'espace de trois semaines après son lancement, plus de 7 000 demandes ont été enregistrées, et plus de 35 000 en seulement huit semaines. Un autre record a été battu avec un pic impressionnant de 18 000 demandes (équivalant à 15 millions d'euros) validées rien qu'au cours de la semaine du 15 avril.


Ces sommes sont d'autant plus impressionnantes lorsqu'elles sont comparées au budget global de 2,2 milliards d'euros alloué au CPF pour l'année 2024.

Une participation de 100 euros

Face à cet enthousiasme, le gouvernement prévoit de durcir les conditions d'accès. La première proposition serait d'interdire notamment l'utilisation du CPF pour financer les cours auto ou moto aux personnes déjà titulaires d'un permis A ou B.

Par ailleurs, l'État veut introduire un reste à charge de 100 € pour chaque formation financée à l'aide du CPF et exiger une justification de son utilité professionnelle. L'objectif est de réduire les dépenses publiques et de réaliser des économies, quitte à régresser sur le plan social.

Quoi qu'il en soit, cette restriction constituera un coup dur pour les apprentis conducteurs qui ne pourront plus profiter de cette aide financière. D'autant plus que l'obtention du permis ne signifie pas la fin des dépenses, puisqu'ils devront ensuite s'acquitter de l'assurance moto.

A retenir : 
  • En vigueur depuis janvier dernier, la possibilité de financer le permis moto via le CPF pourrait bientôt prendre fin.
  • Face au succès inattendu du dispositif, qui a déjà coûté plus de 100 millions d'euros à l'État, le gouvernement songerait à restreindre l'accès à ce dispositif.
  • Parmi les pistes actuellement privilégiées figurent l'instauration d'un reste à charge de 100 euros et la limitation à un seul permis par personne.