
Un rendement toujours attractif pour les fonds en euros
Contre toute attente, le rendement net moyen des fonds en euros de l'assurance vie s'est maintenu à un niveau attractif de 2,63 % . Cette performance remarquable est le résultat direct de la hausse des taux d'intérêt qui s'est amorcée en 2022, et qui avait permis aux assureurs de réinvestir leurs actifs dans des obligations plus rémunératrices.
Pour préserver la rentabilité de leurs produits d'épargne en 2024, les compagnies d'assurance ont largement puisé dans leurs réserves spéciales, appelées "provisions pour participation aux bénéfices". Cette stratégie leur a permis d'offrir des rendements séduisants à leurs clients, mais elle ressemble à un pansement temporaire qui ne pourra pas tenir éternellement.
Normalement, quand le livret A baisse - ce produit d'épargne qui sert de baromètre pour tous les autres -, cela devrait faciliter la vie des assureurs en réduisant la concurrence. Mais le problème, c'est que leurs caisses de secours se vident dangereusement.
Face à cette situation délicate, les assureurs vont devoir revoir leur stratégie. Ils doivent notamment restructurer leurs investissements en privilégiant des obligations plus rentables. Résultat : les spécialistes du secteur sont unanimes. Après une année 2024 exceptionnelle, les épargnants devront se contenter d'environ 2,5 % de rendement en 2025, soit un retour sur terre qui s'annonce inévitable.
Des facteurs de soutien inattendus
Malgré les défis actuels, l'assurance vie pourrait maintenir le cap en 2025 grâce à plusieurs facteurs favorables. Une remontée des taux de l'OAT 10 ans dopera les portefeuilles obligataires des assureurs, tandis que la concurrence féroce entre compagnies les pousse à préserver des rendements attractifs pour fidéliser leur clientèle. Par ailleurs, la volatilité des marchés financiers, bien que risquée, représente une opportunité pour les unités de compte qui constituent une partie des contrats.
Dans ce contexte, certains experts tablent sur des rendements compris entre 2,6 % et 2,7 % en 2025, à condition que la stabilité économique mondiale soit préservée. Toutefois, l'incertitude demeure et il faudra attendre début 2026, avec la publication des résultats consolidés des assureurs, pour connaître la véritable performance de cette année charnière.