Analyse de la rentabilité de l’assurance vie à long terme

L’assurance vie demeure l’un des placements privilégiés par les épargnants français, grâce à sa fiscalité avantageuse, la grande variété de supports disponibles et l’absence de plafond de versement. Si son succès ne se dément pas, des interrogations subsistent quant à sa capacité à générer des performances durables. Un rapport du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) apporte un éclairage chiffré sur les rendements réels observés. Décryptage.

outils d’analyse de la l’assurance vie à long terme

Évolution des rendements sur une décennie

Dans son rapport publié le 1er juillet, le Comité consultatif du secteur financier, via l'Observatoire des produits d'épargne financière (OPEF), analyse la rentabilité d'un contrat d'assurance vie conservé pendant dix ans, sans versements ni retraits. L'étude repose sur un scénario type : un placement initial de 10 000 euros effectué en 2014, réparti entre 60 % en fonds en euros et 40 % en unités de compte.

À terme, les gains cumulés atteignent 6904 €, correspondant à un taux de retour annuel moyen net de 5,39 %, frais de gestion inclus. Sur la même période, l'inflation annuelle a été d'environ 1,70 %, ce qui se traduit par un gain réel positif.

La composition entre actifs sécurisés et dynamiques s'est avérée déterminante : bien que garantis en capital, les fonds en euros ont généré un taux annuel modeste de 1,82 % (après frais), tandis que les unités de compte, exposées notamment à un fonds actions monde, ont produit une croissance moyenne de +9,28 %, malgré des frais de gestion plus importants (2,70 % par an).


Equilibrer sécurité, rentabilité et durée d'investissement

L'assurance vie offre une grande latitude dans le choix des profils de gestion, du plus sécurisé au plus exposé. Le profil prudent retenu par le CCSF, qui combine une garantie partielle avec un rendement modéré, constitue une option adaptée à un large éventail d'épargnants. Toutefois, pour ceux disposant d'un horizon d'investissement prolongé et d'une tolérance plus élevée au risque, des allocations plus dynamiques peuvent être envisagées.

Les profils dits «équilibrés» ou «dynamiques» privilégient une part plus importante d'unités de compte, souvent investies en actions ou en actifs immobiliers, ce qui contribue à accroître significativement le potentiel de performance. À l'inverse, une allocation majoritaire en fonds euros offre une sécurité renforcée du capital, mais restreint la croissance, généralement inférieure à l'inflation sur le long terme.

La performance finale est également conditionnée par les frais appliqués, qu'ils concernent la gestion, les versements ou les arbitrages. Une analyse rigoureuse des coûts est indispensable pour maximiser le rendement net.

Sur dix ans, le rendement net de l'assurance vie dépasse largement celui du livret A, qui rapporte environ 1,4 % par an.

Par ailleurs, le livret A est limité par un plafond de versement de 22950 €, restreignant son potentiel pour les investisseurs disposant d'un capital important.

En résumé

Ce qu'il faut retenir

A retenir
  • L’analyse du CCSF confirme la solidité de l’assurance vie comme véhicule d’investissement à long terme, sous réserve d’une allocation maîtrisée et de frais maîtrisés.
  • La performance réelle repose essentiellement sur la part investie en unités de compte, instruments dynamiques qui, bien que plus volatils, affichent des perspectives de valorisation supérieures aux supports garantis.
  • En définitive, l’assurance vie demeure un outil stratégique pour se constituer une épargne durable, à condition d’en comprendre les mécanismes, les arbitrages et les leviers d’optimisation.
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