Double dose d'assurance, non merci !

Gare aux doublons d’assurance ! Beaucoup de consommateurs l’ignorent encore : les assurances affinitaires embarquées dans les cartes bancaires contiennent des garanties qui peuvent s’avérer utiles mais souffrent d’un faible taux d’utilisation du fait de leur méconnaissance. Autant de garanties qu’il est utile d’identifier pour pouvoir les activer en cas de besoin et éviter de payer pour la même couverture auprès d’un autre assureur.

Doublons d'assurance

Pas toujours simple d'y voir double. Le développement des assurances affinitaires, également appelées assurances de masse, a multiplié la diffusion de garantie en inclusion. Notamment des cartes bancaires. Une stratégie de service qui permet aux opérateurs de diffuser massivement de l'assurance à moindre coût puisque mutualisée sur de larges populations. Un concept gagnant-gagnant si les conditions de vente et de distribution de ces garanties assurances sont réalisées de manières transparentes et éclairées. Ce qui est encore loin d'être le cas. Trop de consommateurs ignorent ou oublient les couvertures contenues dans leurs cartes bancaires. Conséquences : ils ne les utilisent pas. Pire, ils peuvent être amener à dépenser de manière superflue pour se prémunir auprès d'un autre assureur d'un risque déjà couvert par la carte de paiement. Et pour ceux qui s'imaginent toucher le jackpot en cas de sinistre, la réglementation est là pour doucher tout espoir : si le cumul d'assurances n'est pas illégal, tenter d'obtenir deux remboursements pour un même sinistre est en revanche considéré comme une fraude.

Attention aux doublons mais aussi aux insuffisances de garanties !

Voilà quelques temps que l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), s'intéresse aux ratios sinistres à primes trop confortables des assureurs. En clair, le gendarme de l'assurance pose la question de l'utilité d'une garantie où l'assureur paye moins de 25 euros de sinistres pour 100 euros de primes récoltés. Et les assurances affinitaires des cartes bancaires font partie des produits dans le viseur de l'autorité. Deux raisons peuvent expliquer des ratios S/P trop bas : soit l'assuré ignore qu'il est couvert et n'utilise pas l'assurance, soit des conditions d'exclusion trop importantes limitent le champ d'application de la garantie. L'ignorance est un vide facile à combler. Il existe des sites et des applications qui permettent, en rentrant le nom de sa banque et la catégorie de sa carte bancaire, de lister toutes les garanties qui sont en inclusion. Les plus courantes ? La fraude sur carte bancaire, l'annulation et les interruptions de voyage, les retards de transport ou de bagages, les frais médicaux à l'étranger et le rapatriement, la responsabilité civile, l'assurance ski, les véhicules de location et même le décès et l'invalidité. Le catalogue est très large et un tour d'horizon rapide permet d'identifier les couvertures acquises mais aussi de vérifier quelles sont suffisantes. Un exemple avec les frais médicaux à l'étranger : la carte visa premier de BNP Paribas contient un plafond limité à 155 000 euros. Un montant important qui peut cependant rapidement être dépassé en cas d'hospitalisation dans un pays comme les États-Unis ou le Canada, où le coût moyen d'une journée d'hospitalisation est d'environ 10 000 dollars… En cas de voyage de l'autre côté de l'Atlantique, il n'est donc pas inutile de penser à compléter ses garanties.


Nous sommes abonnés à l'assurance !

Nous l'avons dit : il n'est pas possible d'être indemnisé deux fois pour le même dommage. Prendre un peu de temps pour faire lister les garanties de vos contrats d'assurance et celles de votre carte bancaire sur deux colonnes permet de faire le ménage. Avec, à la clé, plusieurs centaines d'euros d'économies potentielles par an. Car les garanties affinitaires ne sont pas que dans les cartes bancaires. Voiture, électricité, eau : elles désormais dans toutes les formules d'abonnement que vous souscrivez dans le cadre de vos achats de la vie courante. Un véhicule en leasing ? Le concessionnaire a forcément un contrat d'assistance dans son tiroir. Pensez à vérifier que les garanties proposées ne figurent pas déjà au menu de votre assurance automobile. Un déménagement ? Votre fournisseur d'eau vous proposera un contrat d'assistance (très souvent à un tarif symbolique la première année) pour un service qui peut également figurer à la carte de votre contrat habitation.

Garder la tête froide

Reste également le cas des assurances affinitaires les plus connues : celles de produits nomades (smartphones, matériel électroniques…) vendues par le distributeur au moment de l'acte d'achat. Les récents déboires judicaires du courtier SFAM concernant ses pratiques de ventes et de prélèvements sur les assurances de téléphones portables ont jeté l'opprobre sur le marché. A raison ? La souscription d'un contrat d'assurance doit être un acte d'achat éclairé. Prenez le temps de la réflexion : l'assurance qu'on me propose est-elle utile ? Les garanties du contrat sont-elles en adéquation avec mes attentes ? Et n'oubliez pas que vous avez le droit de changer d'avis même après avoir souscrit puisque la loi prévoit un délai de renonciation ou de rétractation compris entre 14 et 30 jours selon la nature du contrat.

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