La Sécurité sociale n'est pas au bout de ses peines. En effet, les estimations font état d'un déficit qui va aller en s'agrandissant jusqu'en 2027. Cette tendance s'explique par une montée des dépenses pour les soins à domicile et une revalorisation des salaires dans les hôpitaux. Le fameux «?déficit de la Sécu?» continue de se creuser, et la situation ne va pas s'améliorer.

Assurance maladie en difficulté : le déficit devrait surpasser les estimations jusqu’en 2027

17,9 milliards d'euros de déficit d'ici 2027

Selon l'avant-projet de loi de financement de la Sécurité sociale consulté mardi par l'AFP,

Le déficit de la Sécurité sociale sera en réalité plus important que prévu en 2023 et 2024, et il devrait doubler d'ici 2027.

Pour cette année, le déficit est désormais estimé à 8,8 milliards d'euros (contre 8,2 milliards prévus dans la dernière loi de financement en avril), puis à 11,2 milliards en 2024 (contre 9,6 prévus en avril). Les projections indiquent que

Le déficit devrait atteindre 15,8 milliards d'euros en 2025 (contre 13 évoqués jusqu'à présent), puis 17,5 milliards en 2026 et 17,9 milliards en 2027.

Une flambée des dépenses de santé

Après un déficit plus que conséquent de près de 40 milliards d'euros en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la Sécurité sociale avait commencé à réduire progressivement ses pertes. Cependant,


Les comptes de 2023 sont alourdis par un « dérapage » des dépenses de santé : l'Objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) a été relevé à 247,6 milliards d'euros, contre 244,8 milliards initialement.

Cette différence s'explique en grande partie par :

  • les augmentations salariales, qui concernent le personnel hospitalier (annoncées en juin 2023), une hausse plus importante que prévu des soins à domicile, dans un contexte de forte inflation tirant à la hausse certaines dépenses, comme l'indemnisation des arrêts maladie.

Pour les ménages, plus que jamais, disposer d'une bonne assurance santé devient crucial.

Le déficit de la branche vieillesse également en hausse

Dans un amendement au projet de loi de programmation des finances publiques en cours d'examen à l'Assemblée nationale, le gouvernement avait déjà indiqué que

L'Ondam augmenterait de 4,8 % (hors Covid) en 2023, puis de 3,2 % en 2024.

Le gouvernement prévoit également une poursuite de l'accroissement du déficit de la branche vieillesse, bien que moins rapide qu'anticipé immédiatement après la réforme des retraites,

Sans fournir d'explication à ce stade. Il devrait passer de -1,9 milliard d'euros en 2023 à -13,6 milliards d'euros en 2027.

À retenir
  • Une augmentation significative du déficit de la Sécurité sociale est incontournable, et ce jusqu'en 2027.
  • Cette hausse s'explique par une augmentation des dépenses pour les soins à domicile et une revalorisation des salaires à l'hôpital.
  • Les estimations indiquent que le déficit atteindra 17,9 milliards d'euros en 2027, contre 8,8 milliards pour cette année.
  • Le dérapage des dépenses de santé et l'augmentation du déficit dans la branche vieillesse contribuent à cette problématique budgétaire.