C'est une bien étonnante découverte que des chercheurs français et canadiens ont récemment faite. Une étude publiée dans la revue scientifique Science of The Total Environment a en effet dévoilé l'existence de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques dans les nuages.

Des bactéries antibio-résistants « flottent » dans les nuages

Une conséquence funeste de l'abus d'antibiotiques

Trouver des bactéries qui flottent dans les nuages est tout à fait normal. En détecter qui présentent une résistance aux antibiotiques est symptomatique d'un abus d'utilisation de ces médicaments dans la vie quotidienne. Pour réaliser leur étude, une équipe constituée de huit chercheurs franco-québécois a prélevé une quantité suffisante de nuages au-dessus du Puy-de-Dôme grâce à de puissants « aspirateurs ». Le prélèvement s'est déroulé sur une période de deux ans, de 2019 à 2021. Le résultat est sans appel puisque sur les échantillons analysés, il a été détecté près d'une trentaine de sous-types de gènes qui résistent aux antibiotiques.


L'étude a porté sur les nuages continentaux et marins et les deux variétés ont renfermé des bactéries résistantes. À la différence des bactéries qui vivent dans le sol et dans l'eau, leur habitat naturel, les germes disséminés par le vent et qui sont visibles dans les nuages risquent de propager les gènes résistants à toutes les régions du globe.

Antibiorésistance : un problème d'ampleur mondiale

La résistance des bactéries aux antibiotiques représente un risque sanitaire majeur au niveau mondial. Alors que la découverte de la pénicilline représentait une avancée majeure dans la médecine, le phénomène actuel va à l'encontre des précédentes découvertes. En effet, il sera de plus en plus difficile de soigner les maladies infectieuses. Pour l'économie, la perte d'efficacité des médicaments pèse également sur le système économique, et plus particulièrement sur les dépenses liées à l'assurance santé.

Néanmoins, l'étude menée sur les nuages ne démontre pas l'ampleur du phénomène.

Selon les chercheurs, « le pourcentage des bactéries vivantes dans l'atmosphère varie de 5 % à 50 % ».

Ces données ne permettent pas de tirer des conclusions sur les conséquences exactes de la propagation des bactéries par les éléments. Malgré tout, le risque occasionné par le transfert des gènes résistant est bien réel.


Aujourd'hui, il n'y a pas que le système sanitaire humain qui utilise les antibiotiques. Le secteur de l'élevage et de l'agriculture en utilise également à grande échelle, bien souvent même si aucun traitement n'est nécessaire.

A retenir
  • Des chercheurs ont découvert des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les nuages, suite à un abus d'antibiotiques dans la vie quotidienne.
  • L'étude a montré que près d'une trentaine de sous-types de gènes étaient résistants.
  • Ce phénomène de résistance des bactéries aux antibiotiques représente un problème majeur à l'échelle mondiale, avec des risques sanitaires et économiques importants.