Le dépistage organisé pour détecter le cancer du sein n’a pas rencontré le succès escompté. Santé Publique France annonce ainsi que moins d’une femme sur deux a pris part à cette campagne spéciale. L’Union européenne fixe pourtant l’objectif à atteindre à 70 %.

Cancer du sein : les femmes françaises peu enclines à se faire dépister

Une baisse du dépistage en partie occasionnée par la crise de la Covid

Alors qu'en 2012, le taux de dépistage organisé a déjà atteint 52,3 %, les chiffres sont aujourd'hui en deçà, plus particulièrement après la crise sanitaire. Ainsi, en 2023, seuls 48,2 % de la population cible (entre 50 et 74 ans) ont répondu à l'appel des autorités lors de la campagne organisée . Cela représente certes une légère hausse par rapport à 2022 (44,8 %), mais le nombre de femmes dépistées, de l'ordre de 2,6 millions, est loin d'être encourageant. Les chiffres ont particulièrement décliné depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19.


L'Union européenne recommande d'atteindre un niveau de participation d'au moins 70 % de la population cible pour bénéficier d'un impact réel sur la réduction de la mortalité. Les experts rappellent pourtant qu'

Une détection précoce des anomalies permet de dépasser un taux de survie de 90 % cinq ans après avoir posé le diagnostic.

L'extension du dépistage organisé aboutira également à une baisse des coûts de prise en charge par l'Assurance Maladie et les organismes de mutuelle santé.

L'expansion des déserts médicaux également responsables

La crise de la Covid n'est pas la seule en cause dans la baisse du nombre de patientes dépistées du cancer du sein. En effet, la multiplication des déserts médicaux rend plus difficile la prise de rendez-vous par les personnes potentiellement concernées. Les résultats des tests effectués démontrent pourtant que le taux des femmes atteintes de cancer augmente parmi celles qui ont décidé de se faire diagnostiquer .

Une étude publiée par Santé Publique France fait également état d'un doute sur la nécessité du dépistage pour une partie de la population féminine. Le renforcement de la pédagogie autour de la maladie et des gestes utiles est donc primordial pour atteindre les objectifs fixés.

À retenir : 
  • Le nombre de femmes entre 50 et 74 ans ayant pris part au dépistage organisé n'a pas dépassé 50 %.
  • Le pourcentage de patientes testées est loin d'atteindre le seuil de 70 % fixé par les autorités sanitaires européennes.
  • La Covid, mais aussi la désertification médicale et un manque de sensibilisation explique en partie la faible proportion de femmes dépistées.