La peur de la douleur, l'absence de symptômes ou encore l'appréhension face à un éventuel diagnostic de cancer du sein sont les principales raisons avancées pour expliquer la réticence des femmes âgées de 50 à 74 ans à effectuer un examen mammographique. L'année dernière, seulement 44,9 % des femmes dans cette tranche d'âge ont procédé à cet examen.

Le cancer du sein : un taux de dépistage alarmant chez les femmes de 50 à 74 ans en 2022

Moins d'une femme sur deux ont passé une mammographie

Tous les ans au mois d'octobre, la Ligue contre le cancer organise une campagne de sensibilisation pour le dépistage du cancer du sein. C'est également l'occasion pour cette association de dévoiler les résultats d'une enquête menée en août par OpinionWay sur la mammographie.

L'étude révèle ainsi que seulement 44,9 % des femmes âgées de 50 à 74 ans ont effectué un examen mammaire pour détecter un éventuel cancer.

Ce chiffre démontre clairement que la France accuse un retard considérable par rapport à ses voisins européens. Pour comparaison, le Danemark et la Finlande se classent en tête, avec des taux de participation dépassant largement les 80 %.


Autre constat encore plus alarmant, 12 % des femmes interrogées, soit plus d'un million, n'ont jamais eu recours à un dépistage.

Pourtant, la Ligue contre le cancer préconise une mammographie tous les deux ans pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, en l'absence de symptômes ou de risques particuliers.

Quant aux femmes plus jeunes, à partir de 25 ans, il leur est recommandé d'effectuer une consultation de suivi gynécologique auprès d'un médecin, d'un gynécologue ou d'une sage-femme pour un examen des seins (observation et palpation). La Ligue rappelle qu'il ne faut pas hésiter à consulter en cas de doute.

Le cancer le plus fréquent

L'étude avance plusieurs raisons pour expliquer cette réticence :

  • l'absence de symptômes (pour 34 % des femmes interrogées) ;
  • la peur que l'examen soit douloureux (20 %) ;
  • la crainte d'un diagnostic de cancer (16 %) ;
  • l'idée selon laquelle le dépistage ne sert à rien (11 %) ;
  • la peur de se dénuder devant un médecin (10 %) ;
  • le fait que les centres de dépistage soient trop éloignés de leur domicile (10 %).

D'autres femmes justifient leur choix par le manque de sensibilisation, de connaissances sur les lieux de dépistage ou de temps.

Une autre raison fréquente pour laquelle certaines personnes évitent de se faire dépister est la crainte des coûts élevés associés au traitement du cancer en cas de confirmation de la maladie. Il ne faut toutefois pas oublier que dans la grande majorité des cas, le traitement du cancer est pris en charge par l'Assurance maladie.


De plus, même si certains médicaments ne sont pas inclus dans la liste des médicaments remboursables, le patient peut toujours souscrire à une assurance complémentaire santé pour réduire ses frais.

Le faible taux de dépistage demeure alarmant, en sachant que le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme (représentant 33 % de tous les autres cancers).

Selon la Ligue contre le cancer, 80 % des cas de cancer du sein se développent après l'âge de 50 ans, avec un âge médian de diagnostic de 64 ans.

Un rapport de Santé publique France publié le 12 juin dernier a recensé près de 60 000 nouveaux cas au cours de la période 2021-2022.

Malgré une tendance à la baisse de la mortalité ces dernières années, en grande partie due à des diagnostics effectués à un stade plus précoce (60 % des cancers du sein sont détectés précocement), 12 000 décès sont enregistrés en moyenne chaque année.

Pour éviter le pire, le président de la Ligue rappelle que le cancer du sein peut être guéri dans 90 % des cas s'il est détecté très tôt.
A retenir
  • En 2022, moins de la moitié des femmes françaises âgées de 50 à 74 ans ont effectué une mammographie, principalement en raison de la peur de la douleur ou de la crainte d'un diagnostic de cancer.
  • La Ligue contre le cancer tire la sonnette d'alarme face à cette tendance inquiétante, et rappelle l'importance d'une détection précoce pour un taux de guérison élevé.
  • Le cancer du sein demeure le plus fréquent chez les femmes, représentant 33 % de tous les cancers, avec un âge médian de diagnostic à 64 ans.
  • Malgré des avancées dans le diagnostic précoce, environ 12 000 décès sont enregistrés chaque année, soulignant l'urgence de sensibiliser et d'encourager les dépistages réguliers.