L'Exécutif accorde une importance capitale à la réduction de la dépendance aux médicaments importés. Dans le cadre du Plan France 2030, des mesures doivent ainsi être adoptées en vue de relocaliser la production de médicaments et soutenir le secteur de la pharmacopée française. Environ une cinquantaine de médicaments dits « essentiels » sont concernés par ce projet gouvernemental, afin d'en garantir un approvisionnement continu.
Des faiblesses relevées durant la pandémie de Covid
La crise du Covid-19 a mis en évidence les lacunes de notre pays en matière de « souveraineté sanitaire ». Ainsi, afin de mieux nous préparer aux prochaines crises, il est essentiel de renforcer nos capacités tant sur le plan industriel que sanitaire.
C'est à cet effet que le Gouvernement a publié, le 13 juin dernier, une liste comprenant une cinquantaine de « médicaments essentiels » dont l'approvisionnement repose essentiellement sur les importations, notamment en provenance de pays tiers ou territoires hors de l'Union européenne, et de bien d'autres sources.
Afin de prévenir toute situation de pénurie, il est donc prévu de relocaliser ou de soutenir de manière significative la production de ces spécialités pharmaceutiques en France d'ici cinq ans.
Quels sont les médicaments concernés par ce projet de relocalisation ?
Afin de mener à bien ce plan de « reconquête sanitaire », l'accent est mis sur la lutte contre les pénuries de médicaments. Cette démarche tourne autour de quatre axes majeurs :
- Une anticipation accrue des besoins sanitaires,
- Une optimisation de la chaine logistique,
- L'amélioration de l'information en vue de garantir plus de transparence dans le processus d'approvisionnement,
- La sécurisation des approvisionnements en « rapatriant » la production.
En parallèle, le ministère de la Santé travaille sur une liste complémentaire de médicaments à recatégoriser comme « essentiels », et qui bénéficieront d'une attention particulière en termes de relocalisation. Actuellement, une cinquantaine de médicaments ont déjà été identifiés, comprenant notamment :
- Le paracétamol ;
- Les médicaments utilisés en réanimation et en situation d'urgence, pour ne citer que la morphine, largement utilisée pour la prise en charge des douleurs intenses, chroniques et aiguës, ou l'adrénaline ;
- Les agents anticancéreux comme le Topocetan, le Busulfan, le Paclitaxel et le Melphalan –
ces médicaments dédiés au traitement des cancers figurent parmi les « onéreux », rendant cruciale la prise en charge par la mutuelle santé ;
- Les antibiotiques, en particulier l'amoxicilline et le ciprofloxacine ;
- Les traitements nécessaires pour les affections chroniques, comme l'insuline.
Booster la production et soutenir les efforts en matière de R&D
Le secteur de la santé repose sur un solide tissu industriel, avec plus de 3000 entreprises et micro-entreprises impliquées dans la recherche, le développement, la production et la commercialisation de spécialités pharmaceutiques.
La pandémie de 2020 a été un véritable moteur pour renforcer la chaîne de valeur, notamment ceux des médicaments ou consommables médicaux utilisés dans la lutte contre le Covid-19, et a permis la mise en place de 82 nouveaux projets. Une dynamique qui se maintient aujourd'hui avec l'annonce de huit nouveaux projets visant à relocaliser sur le territoire national la production.
L'État a également une ambition claire de faire de la France une locomotive en termes d'innovation en matière santé, une initiative qui doit être soutenue par le plan « Innovation Santé 2030 », dans lequel plus de 7,5 milliards d'euros devraient être investies.
Dans cette optique, l'Agence de l'Innovation en Santé, fer de lance de ce projet, prévoit d'axer sa stratégie autour :
- de la lutte contre les maladies « émergentes » et les risques NRBC,
- du développement des biothérapies et de la bioproduction,
- de la promotion de l'e-santé,
- de la production de dispositifs médicaux innovants.
- Le gouvernement français a annoncé un plan ambitieux de relocalisation de la production de médicaments essentiels pour réduire la dépendance aux importations et soutenir l'industrie pharmaceutique.
- Environ une cinquantaine de médicaments, tels que le paracétamol, des antibiotiques, des agents anticancéreux et des traitements pour les affections chroniques, seront concernés par cette initiative.
- Parallèlement, le gouvernement investit dans la recherche, le développement et la production de médicaments innovants grâce au plan « Innovation Santé 2030 », qui vise à renforcer la lutte contre les maladies émergentes, promouvoir les biothérapies, la santé numérique et les dispositifs médicaux innovants.