Les affaires de viol et de violence sur les femmes impliquant l’usage de drogues et de substances chimiques se multiplient en France. Face à l’ampleur du phénomène, la possibilité de prise en charge des kits destinés à la détection de tels produits chez les victimes par l’Assurance maladie est envisagée. Le dispositif sera mis à l’essai dans les prochains mois.

Les kits de dépistage d’une soumission chimique pourraient être prochainement remboursés

La soumission chimique au cœur de l'actualité

Lors de la Journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le Premier ministre a évoqué le procès des viols de Mazan qui défraye actuellement la chronique. Au cours de sa visite à la Maison des femmes de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, à Paris, Michel Barnier a en effet soulevé la question de la soumission chimique évoquée dans ce procès.

A titre d'information, la soumission chimique vise à conduire un individu à une obéissance ou à induire un état léthargique en lui faisant ingérer, sans qu'il en ait conscience, une substance psychoactive. L'objectif de la manœuvre est généralement l'agression ou le viol.


Rendre les kits de dépistage plus accessibles

Des moyens scientifiques permettent de repérer la présence de produits psychotropes ou de stupéfiants dans l'organisme, jusqu'à quelques jours après la consommation. En octobre, la sénatrice Véronique Guillotin et la députée Sandrine Josso devaient se pencher sur la question.

L'élue du Mouvement démocrate a ainsi proposé la possibilité pour les victimes de viol ou d'agression qui supposent qu'elles ont été droguées d'acheter en pharmacie, avec une ordonnance médicale, un kit de détection avec le matériel nécessaire aux prélèvements d'urine. Elles devraient également pouvoir accéder aux informations requis pour leur emploi.

D'après le Premier ministre Michel Barnier, la vente de ces kits en officine et leur prise en charge par l'Assurance maladie seront déployées dans quelques départements. Cette opération sera menée dans le cadre d'une phase de test.

Il est utile de préciser ici que les analyses pour le dépistage d'une éventuelle soumission chimique coûtent cher, surtout si elles sont réalisées en dehors d'une procédure liée à un dépôt de plainte. La mutuelle santé de la victime peut effectuer un remboursement si le contrat le stipule.

À retenir
  • La soumission chimique est souvent évoquée dans des cas de viol ou d'agression.
  • L'administration de drogues à l'insu des victimes peut être prouvée par des analyses.
  • Les kits de détection de produits psychotropes seront bientôt disponibles en pharmacie et pris en charge par l'Assurance maladie.