Une avancée majeure dans la lutte contre le cancer du sein a été franchie à l’Assemblée nationale le 30 mai 2024. Une proposition de loi en faveur de la prise en charge totale des soins liés à cette maladie a été adoptée en première lecture, après avoir été approuvée à l’unanimité en commission huit jours plus tôt. Portée par le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), cette initiative vise à combler les lacunes actuelles en matière de remboursement et à garantir un accès équitable aux soins pour toutes les patientes.
Un coût moyen estimé entre 1 300 et 2 500 euros
Malgré le statut d'affection longue durée (ALD) du cancer du sein, les soins ne sont pas encore intégralement pris en charge par l'assurance maladie et les organismes de complémentaire santé.
Si le traitement médical est couvert à 100 %, les patientes se retrouvent confrontées à des frais importants pour certaines consultations spécialisées et des soins annexes. Estimé entre 1 300 et 2 500 euros, ce reste à charge pèse lourdement sur leur budget.
Le député Fabien Roussel, rapporteur de la proposition de loi, a dénoncé ce fardeau financier lors de son passage devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Il a souligné que
Cette prise en charge insuffisante soulève la problématique des inégalités sociales en matière de santé.
Le texte adopté en commission a ainsi pour objectif de remédier à cette situation en élargissant le remboursement intégral aux soins et dispositifs prescrits, aux prothèses capillaires, au renouvellement des prothèses mammaires ainsi qu'aux soins de soutien.
Une exclusion des dépassements d'honoraires
Lors de son examen à l'Assemblée nationale le 30 mai 2024, la proposition de loi a été validée en première lecture. Son adoption à l'unanimité en commission constitue ainsi une victoire symbolique importante pour les 700 000 femmes souffrant de cette maladie en France.
Si cette avancée majeure est saluée par tous, le texte n'est pas exempt de critiques. Certains députés, comme Jean-François Rousset (Renaissance), ont exprimé des réserves quant à la prise en charge des dépassements d'honoraires. Celui-ci craint une augmentation potentielle de ces dépassements par les praticiens.
D'autres parlementaires, comme Alexandre Vincendet (Horizons), redoutent une rupture d'égalité dans l'accès aux soins avec l'instauration d'un traitement de faveur spécifique au cancer du sein.
- Le 30 mai 2024, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi présentée par le GDR.
- Ce texte vise à instaurer le remboursement intégral des soins liés au cancer du sein, pendant et après la maladie.
- L'objectif de ce texte est de supprimer le reste à charge, actuellement compris entre 1 300 et 2 500 euros.