Les chiens sont connus pour leur sens de l'odorat particulièrement développé. L'Institut Curie utilise aujourd'hui cette capacité particulière pour mener une expérimentation permettant une détection plus précoce du cancer du sein. Dénommé Kdog, le projet a été initié en 2017 et présente déjà des résultats prometteurs.

Le projet Kdog expérimente le dépistage précoce du cancer du sein par des chiens

Une idée insolite, mais tout à fait pertinente

Avant de lancer son projet, l'infirmière de l'Institut Curie Isabelle Fromantin s'est basé sur de nombreuses observations documentées concernant des chiens qui reniflaient leur propriétaire plus souvent, car elles développaient un cancer du sein.

Les premières expérimentations ont été menées à partir de 2017. Deux chiens de race malinois ont alors été entraînés pour détecter de petites tumeurs du sein sur des compresses imprégnées de sueur.

Les tumeurs du sein créent au sein de la patiente des plaies particulières, dont une petite partie affecte les glandes sudoripares.

Grâce à leur flair particulièrement sensible, jusqu'à plusieurs milliers de fois supérieures à celui de l'être humain, le chien est capable de différencier la compresse d'une patiente saine et malade, même à un stade précoce.


Dans le cadre du projet Kdog, un test clinique a été effectué sur un millier de femmes entre 2020 et 2022.

Encore des problèmes à résoudre

La détection précoce du cancer du sein améliorera considérablement la chance de guérison de la patiente. De plus, cela permettra de réduire le coût pris en charge par l'Assurance Maladie et les organismes de complémentaire santé.

Les résultats du projet Kdog sont encourageants, avec un taux de détection pouvant aller jusqu'à 90 % . Néanmoins, leur fiabilité est affectée par l'effet de lassitude des chiens.

Pour encourager les chiens à la détection, les scientifiques leur organisent un jeu qui consiste à détecter la compresse d'une patiente atteinte. En cas de succès, ils reçoivent une récompense.

Toutefois, il leur arrive de se lasser, ce qui plombe la qualité de l'étude. En poursuivant leurs analyses, les chercheurs du projet Kdog ambitionnent d'optimiser les différents protocoles pour aboutir à un diagnostic précoce fiable et ainsi mettre en place un prétest non contraignant.

En attendant, il est vivement conseillé aux femmes de procéder à l'autopalpation et à une mammographie périodique.

À retenir : 
  • L'Institut Curie mène le projet Kdog depuis 2017 pour une détection précoce du cancer du sein grâce au flair du chien.
  • À travers des jeux, les chiens doivent identifier des compresses imprégnées de sueurs.
  • L'effet de lassitude affecte encore la qualité des résultats, mais l'étude se poursuit pour améliorer leur fiabilité.