Le remboursement ostéopathique remis en question

Une recommandation sénatoriale récente remet en cause la couverture des soins ostéopathiques au sein des contrats responsables et solidaires des organismes de complémentaire santé. Ce projet de suppression du remboursement suscite une vive inquiétude dans le secteur, en raison de ses possibles impacts sur les patients, la solidarité mutualiste et le fonctionnement du système de santé français.

Le remboursement ostéopathique remis en question

Une profession réglementée et plébiscitée par les Français

L'ostéopathie bénéficie d'une reconnaissance officielle en tant que discipline de santé depuis 2007, avec une formation exigeante de cinq ans totalisant près de 5 000 heures d'enseignement théorique et pratique.

Cette qualification garantit un niveau d'expertise encadré par des normes réglementaires strictes, notamment l'exigence d'une assurance responsabilité civile professionnelle.

Selon un sondage récent, plus de la moitié des Français ont eu recours à un ostéopathe au cours des cinq dernières années, soulignant ainsi une forte adhésion sociale à cette pratique.

Par ailleurs, les recherches cliniques confirment les bienfaits de cette discipline dans des domaines variés, tels que le soulagement des lombalgies ou la diminution du temps d'hospitalisation des nourrissons prématurés.


Les enjeux sociaux et politiques du déremboursement

Actuellement non prise en charge par l'assurance maladie, l'ostéopathie est majoritairement financée par les mutuelles santé à travers des contrats responsables qui couvrent la quasi-totalité des affiliés.

Exclure cette pratique de leurs garanties reviendrait à déséquilibrer un modèle fondé sur la solidarité, en déléguant une part des coûts à la couverture santé publique, déjà en déficit important.

En outre, une telle mesure contraindrait de nombreux patients à se tourner vers des assurances supplémentaires coûteuses, voire à renoncer aux soins. Faut-il préciser que cette controverse intervient dans un climat de tensions interprofessionnelles, où certaines critiques virulentes contre l'ostéopathie, qualifiées d'« ostéobashing », alimentent le débat sur la légitimité scientifique et sociale de la discipline.

Au-delà de l'ostéopathie, ce dossier relance la réflexion sur la définition des prestations éligibles au remboursement au sein des contrats de complémentaire santé, la gestion des ressources dans un contexte budgétaire contraint ainsi que la place accordée aux médecines alternatives dans le parcours de soin.

Le choix politique sur cette question sera un indicateur clé de la capacité du système de santé à concilier contrôle des dépenses, innovation thérapeutique et respect des attentes sociétales.

En résumé

Ce qu'il faut retenir

  • La recommandation visant à exclure l’ostéopathie des contrats responsables illustre un dilemme majeur entre maîtrise des coûts et maintien d’un accès pluraliste aux soins.
  • Ce débat aux dimensions à la fois techniques et humaines engage non seulement la survie d’une pratique plébiscitée, mais également la pérennité du modèle mutualiste français.
  • Une décision équilibrée devra intégrer les enjeux de santé publique, d’équité et d’innovation pour répondre aux attentes de l’ensemble des acteurs concernés.
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