
Une expansion progressive des mutuelles territoriales
L'idée des mutuelles communales a émergé en 2013 à Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse, dans un contexte initialement rural. Depuis, ce modèle s'est démocratisé : environ 10 000 communes en France bénéficieraient désormais de telles initiatives.
Une dynamique qui ne se limite plus aux mairies : intercommunalités, départements et régions, notamment en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, se mobilisent pour proposer des couvertures collectives.
La réduction des coûts constitue l'argument central de ces assurances. Certaines municipalités annoncent des économies pouvant atteindre 20 %, tandis que la Mutualité française avance une moyenne de 10 % à 15 % par rapport à des contrats individuels similaires.
Toutefois, afin de maintenir leur viabilité financière, des ajustements tarifaires peuvent être nécessaires après deux ou trois ans, en tenant compte de l'augmentation de +3,5 % des dépenses de santé constatée en 2023.
Une approche économique et sociale avantageuse
Ces dispositifs sont principalement destinés aux individus dépourvus d'une mutuelle santé obligatoire proposée par leur employeur, tels que les chômeurs, étudiants, indépendants et retraités. Ces derniers représentent à eux seuls environ 70 % des adhérents. Des agglomérations comme Nancy justifient leur mise en place par la situation sociale de leurs administrés.
Avec près d'un tiers de sa population vivant autour du seuil de pauvreté, la ville a lancé un appel à partenariat pour établir des contrats accessibles à tous, sans condition de ressources ni limite d'âge. Les formules proposées prévoient des paniers de soins adaptés, un blocage des tarifs pendant deux ans ainsi que la suppression des frais d'adhésion, des périodes d'attente et des examens médicaux obligatoires.
Pour les collectivités, mettre en place ces mutuelles implique de trouver un juste équilibre : garantir un accès élargi aux soins sans susciter des attentes excessives, tout en veillant à la viabilité financière du dispositif.