
Structurer une offre de soins cohérente, coordonnée et accessible
Le rapport souligne un déséquilibre manifeste entre des besoins croissants et une réponse institutionnelle fragmentée. Une inadéquation qui résulte principalement d'une pénurie de professionnels, de disparités territoriales et d'un recul des capacités hospitalières. Pour y remédier, le texte recommande de renforcer l'existant plutôt que de créer de nouveaux dispositifs.
L'objectif est d'organiser une offre de soins graduée et sectorisée, en appui sur les ressources déjà mobilisables : médecins généralistes, maisons des adolescents, centres médico-psychologiques ainsi que des structures de crise intégrées aux services d'urgences pédiatriques ou aux hôpitaux psychiatriques.
L'approche exige aussi une meilleure articulation entre les champs sanitaire, social, médico-social et éducatif. Une attention particulière est portée aux jeunes relevant de l'aide sociale à l'enfance (ASE), dont la surreprésentation parmi les patients souffrant de troubles psychiques contraste avec l'absence de prise en charge durable.
Redéfinir les mécanismes de financement
La mission préconise une réforme structurelle permettant d'adapter les ressources aux besoins du terrain. Il plaide pour une revalorisation des consultations en pédopsychiatrie, souvent sous-rémunérées, ainsi que pour une allocation budgétaire spécifique à destination des structures impliquées dans la prise en charge des mineurs.
Par ailleurs, le rôle des acteurs de la mutuelle santé doit être renforcé afin de faciliter l'accès aux soins spécialisés, en complétant efficacement le remboursement des consultations et en soutenant les familles dans leurs démarches.
Une telle orientation vise à rendre la filière plus attractive, tant pour les praticiens que pour les établissements de santé, dans un contexte de désaffection croissante pour la discipline. Elle répond également aux critiques formulées par les professionnels à l'encontre du plan gouvernemental récemment annoncé, jugé imprécis dans ses modalités d'exécution et insuffisant en termes d'enveloppe budgétaire.
Déployer une politique de prévention ciblée dans tous les environnements de vie
La prévention constitue un autre pilier fondamental du rapport. Elle doit intervenir dès les premières phases du développement, en accompagnant les femmes enceintes et les jeunes parents afin de limiter les facteurs de vulnérabilité précoce. L'école doit également être un terrain d'action prioritaire, via la présence renforcée de médecins, infirmiers et psychologues scolaires.
Le numérique, quant à lui, est identifié comme un environnement à haut risque, nécessitant une régulation accrue. L'exposition prolongée aux écrans et aux réseaux sociaux est désormais reconnue comme un facteur aggravant de détresse psychologique. Le texte appelle donc à des mesures de régulation et d'accompagnement, pour limiter ces effets délétères sur la santé mentale des mineurs.