
Vers la fin des arrêts maladie de courte durée ?
La Cour des comptes pointe du doigt le coût croissant des arrêts maladie, qui ont atteint 12 milliards d'euros en 2022, soit une augmentation de +56 % depuis 2017.
Pour réduire cette facture, la suppression de l'indemnisation des arrêts de moins de huit jours figure parmi les pistes envisagées. Cette mesure permettrait à l'Assurance maladie d'économiser 470 millions d'euros par an.
Allonger le délai de carence : une autre option
Autre option proposée par la Cour des comptes : allonger le délai de carence, c'est-à-dire la période pendant laquelle le salarié n'est pas indemnisé en cas d'arrêt maladie .
Actuellement, il est de trois jours. Le porter à sept jours permettrait à l'Assurance maladie de réaliser une économie de 970 millions d'euros.
Un jour de carence d'ordre public : une proposition déjà ancienne
La Cour des comptes n'est pas la première à suggérer l'instauration d'un jour de carence d'ordre public .
En 2019, Geoffroy Roux de Bézieux, alors président du Medef, s'était déjà dit favorable à cette mesure. Ce jour de carence ne concernerait que les salariés du privé et permettrait aux entreprises d'économiser 1 milliard d'euros.
Des réactions contrastées
Ces propositions ne font pas l'unanimité. Le Premier ministre, Gabriel Attal, s'oppose à la suppression de l'indemnisation des arrêts courts, préférant lutter contre les arrêts maladie frauduleux.
De son côté, la ministre du Travail, de la Santé et de la Prévention, Catherine Vautrin, a appelé à une concertation avec les partenaires sociaux pour trouver des solutions.
Enfin, il est à craindre que les primes des contrats de mutuelle santé d'entreprise augmentent pour compenser ces mesures.
- Face à la hausse des dépenses liées aux arrêts maladie, la Cour des comptes avance plusieurs pistes pour réduire la facture.
- Parmi celles-ci figurent la suppression de l'indemnisation des arrêts de moins de huit jours et l'allongement du délai de carence.
- Ces propositions suscitent des réactions contrastées, entre partisans de la rigueur budgétaire et défenseurs des droits des salariés.