Quelle couverture santé pour un jeune sans emploi ?

Selon leur situation, les jeunes sans emploi peuvent répondre à plusieurs cas de figure, au-delà du régime obligatoire, concernant la prise en charge de leurs frais de santé.

Jeune sans emploi et mutuelle

Plus des trois-quarts des jeunes (76,9 %) ayant le baccalauréat poursuivent des études dans l'enseignement supérieur, selon l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep). A ce titre, ils peuvent demeurer rattachés à la complémentaire santé de leurs parents, même s'ils disposent de leur propre carte vitale à partir de 16 ans et sont personnellement affiliés au régime général de la Sécurité sociale. Les assureurs prévoient toutefois un âge limite au-delà duquel les enfants ne peuvent plus être couverts par la complémentaire santé de leurs parents. Cet âge limite varie d'un organisme à un autre mais ne dépasse pas 25 ans révolus (précisément jusqu'à la veille du 26ème anniversaire).


La complémentaire santé : pas d'obligation

Un étudiant peut choisir de ne pas avoir de complémentaire santé car rien ne l'oblige à souscrire ce type d'assurance. Il est alors uniquement remboursé de ses dépenses de santé par l'Assurance maladie. C'est une option risquée car, en cas d'hospitalisation prolongée, le reste à charge peut vite grimper, même si l'Assurance maladie prend en charge une grosse partie des frais. En outre, il revient aux porteurs de lunettes de prendre en charge la totalité de la dépense parce que l'Assurance maladie rembourse seulement quelques centimes par paire de lunettes. Pour ce public jeune et généralement en bonne santé, il peut être intéressant d'opter en faveur d'un contrat prenant uniquement en charge les frais d'hospitalisation (prise en charge du forfait hospitalier de manière illimitée et remboursement des dépassements d'honoraires). Il faudra cependant être attentif aux éventuels délais de carence (période pendant laquelle un risque n'est pas couvert) sur ce type de contrats.

Les organismes pour étudiants

Si un étudiant souhaite compléter les remboursements de l'Assurance maladie, une autre option est de souscrire un contrat santé individuel auprès d'un organisme complémentaire, qu'il soit uniquement dédié aux étudiants ou qu'il s'adresse à un public plus large. Les complémentaires santé étudiantes peuvent être une bonne option parce que le principe de mutualisation s'exerce entre jeunes. Or, ces derniers ayant statistiquement moins de problèmes de santé que les classes plus avancées en âge, les assurances dédiées aux étudiants ont, par conséquent, des charges moins importantes et sont en mesure de proposer des couvertures à des tarifs attractifs.

Trois niveaux de garanties

En règle générale, une complémentaire propose trois niveaux de garanties, le prix du contrat augmentant avec le niveau de protection : des garanties basiques, des garanties de niveau intermédiaire et des garanties haut de gamme. Sachez toutefois que les contrats dits « responsables et solidaires » (contrats devant respecter des plafonds de remboursement fixés par la loi, sans délai de carence et sans recueil d'informations médicales à la souscription) contraignent les organismes complémentaires à prendre en charge intégralement certaines catégories d'offres en optique, dentaire et pour les prothèses auditives (offres 100 % santé).


Un contrat en fonction du besoin

Que l'étudiant soit couvert par le contrat de ses parents ou par un contrat à son nom, il est essentiel de comparer le niveau de prise en charge selon les postes de soins et les besoins en santé de l'assuré au moment de sélectionner la couverture. A noter : dans la région Occitanie, il existe une aide pour le paiement de la complémentaire santé des étudiants. Le « Pass Mutuelle Etudiant » permet aux étudiants boursiers qui ne peuvent bénéficier de la complémentaire Santé Solidaire ou CSS (aide pour payer la complémentaire santé si les ressources sont modestes) de souscrire une complémentaire santé avec une aide financière et des tarifs avantageux.

Chômage et couverture des frais de santé

Quant aux jeunes qui traversent une période de chômage après la rupture d'un contrat de travail, la fin d'un contrat à durée déterminée (CDD) ou suite à un contrat d'apprentissage ou d'alternance effectué dans une entreprise privée, ils peuvent continuer à bénéficier de la complémentaire santé de leur précédente entreprise sous certaines conditions, sauf s'il y eu licenciement pour faute lourde ou démission sans motif légitime ou pendant la période d'essai. Cette extension des droits qui s'appelle la portabilité est effective si la personne avait adhéré au contrat santé de l'entreprise où elle travaillait, si elle est en mesure de justifier de la rupture de son contrat de travail et si elle bénéficie d'une indemnisation par l'assurance chômage, c'est-à-dire par France Travail. La portabilité est limitée dans le temps à un an maximum après la cessation du contrat de travail. Elle débute dès le lendemain de la rupture du contrat de travail et elle est déterminée en fonction de la durée passée dans l'entreprise. Si un jeune auto-entrepreneur avait souscrit une complémentaire santé sous ce statut et cesse son activité, il n'a pas droit à la portabilité de sa complémentaire santé.

Autre possibilité : la CSS

Par ailleurs, la complémentaire Santé Solidaire (CSS) prend gratuitement en charge les frais de santé non remboursés par l'Assurance maladie ou pour seulement quelques euros par mois, cette aide étant déterminée en fonction des ressources. Les étudiants peuvent en bénéficier sous certaines conditions. Pour les moins de 25 ans, leurs droits à la CSS sont étudiés en fonction des revenus du foyer s'ils sont à la charge de leurs parents ou selon leurs propres ressources s'ils sont indépendants financièrement. Au-delà de 25 ans, le jeune devra effectuer une demande autonome, la CSS étant alors attribuée aux conditions habituelles.