
Une situation financière des retraités jugée « relativement favorable »
Contrairement à une idée répandue, la Cour des comptes a récemment souligné une situation financière « relativement favorable » des retraités en France. En fin 2022, ces derniers percevaient une pension mensuelle brute d'environ 1?626 euros et la proportion de personnes dans cette catégorie vivant en dessous du seuil de pauvreté s'établissait à 10,8 %. En comparaison, le taux moyen à l'échelle nationale s'élevait à 14,4 %.
Les Sages de la rue Cambron ajoutent que
Le niveau de vie des retraités français est comparable à celui des actifs, avec un ratio de 99,8 % contre 87,8 % en Allemagne et dans la moyenne des pays de l'OCDE.
Cette équivalence s'explique notamment par un taux de propriété plus élevé chez les seniors, réduisant les dépenses liées au logement (loyer, remboursement d'un crédit immobilier…).
Un élément clé contribuant à la situation actuelle des retraités est l'indexation automatique de leurs pensions sur l'inflation, une disposition du Code de la Sécurité sociale applicable à tous les régimes de base. Cette règle assure un maintien du pouvoir d'achat face à l'augmentation des prix.
En revanche, la revalorisation salariale en fonction de l'inflation ne concerne qu'une minorité de travailleurs du secteur privé (14,6 %). En 2024, ils n'étaient ainsi que 2,7 millions à en bénéficier. D'ailleurs, de plus en plus de Français préparent leurs vieux jours, notamment via le Plan Épargne Retraite (PER) .
Une inversion de tendance attendue à l'horizon 2045
Cependant, l'institution anticipe un renversement de cette situation d'ici une vingtaine d'années. En effet, la pension de retraite nette moyenne ne devrait augmenter que de 0,2 % à 0,3 % par an sur la période 2025-2045, contre 0,8 % à 0,9 % pour les salaires.
Ce décalage pourrait progressivement faire passer le niveau de vie des retraités en dessous de celui des actifs.
Selon la Cour, il s'explique par le fait que
Les gains de productivité bénéficieront principalement aux revenus d'activité, tandis que les pensions resteront indexées sur l'inflation.
Par ailleurs, des disparités significatives persistent au sein de cette population. Les pensions de droit direct des hommes dépassent de 38 % celles des femmes. Même en intégrant les pensions de réversion dans le calcul, une différence de 26 % est observée. Ces divergences sont attribuées à des carrières professionnelles souvent fractionnées et plus courtes, ainsi qu'à un recours plus fréquent au temps partiel et aux inégalités salariales.