
Un outil de capitalisation, plutôt qu'une épargne de précaution
De nombreux Français se constituent une épargne de précaution pour faire face à des dépenses imprévues. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils privilégient les livrets règlementés, les comptes courants ou encore l'assurance vie, qui sont réputés pour leur liquidité. Autrement dit, les fonds placés sont disponibles à tout moment.
Contrairement à ceux-ci, le PER s'inscrit dans une logique d'épargne individuelle à long terme, ce qui alimente les craintes de voir l'argent bloqué. Et considéré sous l'angle exclusif de la réduction d'impôt, il est souvent perçu comme une contrainte fiscale plutôt qu'un outil patrimonial.
Cette vision incomplète entretient l'idée d'un placement rigide. Mais ses règles ont profondément évolué ces dernières années pour en optimiser le fonctionnement et les avantages.
Une épargne encadrée, mais sûrement pas rigide
Contrairement à certains préjugés, le PER n'est pas un coffre-fort, dont le titulaire aurait égaré les clés.
En réalité, la loi prévoit des situations où il est possible de débloquer l'argent sans attendre la date de départ à la retraite : accident de la vie, perte d'emploi prolongée, invalidité ou encore surendettement. Les fonds peuvent également être récupérés pour financer l'achat d'une résidence principale ou un projet majeur.
Par ailleurs, le changement de banque ou d'assureur n'oblige pas le souscripteur à remettre son compte à zéro dans le nouvel établissement. L'épargne constituée suit son titulaire, qui ne perdra aucun des avantages (intérêts et avantages fiscaux) acquis. Enfin, au moment de la retraite, différentes options de sortie existent : sortie en capital, en rente ou un mélange des deux.
Une retraite plus autonome
Le système de retraite français met les épargnants sous pression. La part de responsabilité individuelle dans son financement augmente progressivement. Dans ce paysage, le plan d'épargne retraite constitue un instrument d'anticipation aligné avec une vie professionnelle de plus en plus mobile et imprévisible. Il permet aussi de lisser l'effort d'économie dans le temps.
Plutôt que de subir l'incertitude, le souscripteur fait un choix actif. Il organise une partie de son futur financier. Cette logique tranche avec l'épargne de précaution, certes utile, mais peu productive à long terme.