
Faible portée de la sous-indexation des pensions de retraite sur l'emploi
En indexant les pensions de retraite, d'un point inférieur à l'inflation, l'État réaliserait une économie de près de 3 milliards d'euros (2,9 milliards), a indiqué la Cour dans son précédent rapport.
La conséquence de cette mesure sur l'emploi serait limitée : une hausse de 0,02 % du taux de chômage.
Toutefois, cette modalité d'indexation pénaliserait les séniors, car leur pouvoir d'achat risque de s'effondrer davantage. Afin de prévenir une telle situation, la constitution d'une épargne retraite s'impose, et dans cet objectif, le PER se présente comme un outil particulièrement pertinent.
Hausse de la perte d'emploi liée à l'augmentation des cotisations employeur
D'après la Cour des comptes, la progression d'un point des cotisations employeur ferait grimper le nombre de postes salariés perdus.
En effet, ce point supplémentaire contribue à accroître le coût nominal du travail de 0,8 % en 2 ans, ce qui impliquerait une baisse de 57 000 postes, à l'issue de cette période. Après une décennie, une réduction de 87 000 emplois serait enregistrée.
Cette situation aurait des répercussions sur l'économie avec un recul de 0,1 point en 2 ans, et 0,3 point en 10 ans.
Le temps passé au travail majoré de 19 mois depuis 2010
Les différentes réformes des retraites ont rajouté en moyenne 19 mois supplémentaires au temps de travail des Français au cours des 15 dernières années.
Certaines catégories socioprofessionnelles ont été plus affectées que d'autres. C'est notamment le cas des ouvriers qualifiés, plus fréquemment touchés par la situation d'invalidité, qui ont vu leur période « ni en emploi ni en retraite » progresser de 0,8 an. De même, le temps moyen passé par les personnes handicapées « ni en emploi ni en retraite », a augmenté de 1,2 an.
Il est intéressant de noter que les hommes sont moins nombreux à vivre cette situation par rapport aux femmes (6 % contre 11 %).